Ecrit au moment de la disparition de Malcolm de Chazal en 1981 par Alain Le Breton, proche de lui :
"L'homme était l'as des contraires. Je n'ai connu personne aussi généreux ni aussi égoïste, aussi intelligent ni aussi naïf, aussi grossier ni aussi grand seigneur, aussi intéressé ni aussi dépouillé, aussi gourmand ni aussi frugal, aussi gai ni aussi triste, aussi bavard ni aussi silencieux, aussi cravaté ni aussi voyou, aussi méchant ni aussi bon, aussi dieu ni aussi odieux, aussi seul ni aussi habité. Je ne peux ajouter : aussi orgueilleux ni aussi modeste, car la modestie était pour lui une misérable petite faute qu'on laisse aux bonnes âmes. Je ne peux ajouter : aussi fou ni aussi sage, car la sagesse était pour lui une horreur. Je ne peux ajouter : aussi panthéiste ni aussi mystique, car la mystique était pour lui, je le tiens de lui, une atrocité. Mais panthéiste, je crois qu'il l'était, avant tout.
D'autres ont parlé et parleront de son oeuvre, qui m'intéresse moins que le personnage, mis à part la poésie qui y est fulgurante et l'humour qui y est exquis et terrible. Je voudrais, moi, faire ressortir que ses articles dans les journaux n'ont cessé de mitrailler les fausses valeurs mauriciennes, l'hypocrisie sociale, l'insanité raciste, la haine bourgeoise, de l'esprit. Les fausses valeurs l'avait fait souffrir, il ne les ratait pas..."
D'autres ont parlé et parleront de son oeuvre, qui m'intéresse moins que le personnage, mis à part la poésie qui y est fulgurante et l'humour qui y est exquis et terrible. Je voudrais, moi, faire ressortir que ses articles dans les journaux n'ont cessé de mitrailler les fausses valeurs mauriciennes, l'hypocrisie sociale, l'insanité raciste, la haine bourgeoise, de l'esprit. Les fausses valeurs l'avait fait souffrir, il ne les ratait pas..."
