mardi 10 novembre 2009

Par Alain Santacreu...



La Contrelittérature, c'est non seulement le combat spirituel, l'action vindicative du sens et du style contre l'horizontalité de la littérature unidimensionnelle, contre l'esprit de lourdeur, mais aussi la paix de l'équilibre souverain entre pesanteur et grâce : elle est l'instant où la légèreté de l'esprit opère en nous-même sa propre verticalisation.


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"Des faibles se mettraient à penser sur la première lettre de l'alphabet, qui pourraient vite ruer dans la folie!" prévient Rimbaud dans sa Seconde lettre du Voyant. Cette "folie" de la première lettre - l'aleph - est celle de la création ex-nihilo du feu créateur. La "conscience" des êtres humains devenue de plus en plus périphérique par rapport à l'axe de la Rencontre, leur aliénation serait irréversible s'il n'y avait un lieu pour recevoir l'aleph, un corps matriciel où l'être, exilé aux confins de son état d'existence, puisse de nouveau être relié à son Principe.

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Ici et maintenant, le Christ hébreu s'adresse aux Hébreux de tous les temps et de tous les lieux : Yeshouah, le Résistant intégral, le Révolutionnaire absolu, le détenteur de la Force explosive de l'Aleph qu'il maintient - en tant que Verbe unifiant - dans les limites de l'être et nous préserve du néant, tel est son nom éternellement nouveau.
Contre la mondialisation chaotique par le très bas, nous en appelons à l'oecuménicité catholique par le très haut. Contre la prostitution de nos corps et de notre psyché, nous voulons renaître en la sainteté du Saint-Esprit.
Nous devons nous décentrer du faux centre égocentrique et concentrationnaire, afin de nous reconcentrer sur l'axe théocentrique du dialogue. Ce décentrement préalable est la précédent la kénosemétanoïa : le retournement qui a lieu sur l'espace de la Talvera est cette ouverture à l'Autre qui est Dieu.

Extrait de "La Talvera" par Alain Santacreu,
dans
la revue CONTRELITTERATURE N° 12, été-automne 2003.