lundi 13 juillet 2009

Dans la magnifique préface aux Oeuvres Spirituelles d'Isaac le Syrien parues chez Desclée de Brouwer...

... ... ... ... ...

Un moine écrivait : "J'ai lu l'Abbé Isaac. Je ne pouvais plus faire un mouvement. Je respirais. Je recevais en moi le Paradis. Je vivais un mariage de mon être avec l'au-delà, avec ce qui est en nous. J'étais baptisé dans l'incréé, dans l'inaccessible, et mon corps exultait."

Une porte s'est ouverte. Je suis entré dans un autre espace. Est venu un autre esprit et il m'a trouvé. Il était léger, constant. Il me ressuscitait. C'était lui qui dans ma vie pesait d'un poids précieux, rien d'autre.

J'ai acquis d'autres sens. J'ai marché sur d'autres fondements. Je me suis appuyé sur d'autres pieds. J'ai vu avec d'autres yeux et j'ai entendu avec des oreilles nouvelles tout ce qui auparavant m'était connu et habituel. Tout a pris un sens.

... ... ... ... ...

Tout est devenu lumière, incandescence, splendeur étrangère. Repos et mouvement autres. L'immobilité originelle.

... ... ... ... ...

Soudain toutes les choses sont la même chose, mais autrement. D'elles sort une autre lumière, et cette lumière illumine la vie.

Alors se révèlent autres la valeur de chacun et sa beauté. Autres les relations des choses et des personnes entre elles.

Tu marches librement là ou avant tu trébuchais. Tu parles clairement là où avant tu ne pouvais dire un mot.

Tu aimes tous les êtres. Et tu restes libre...

Archimandrite Basile,
Higoumène du monastère de Stavronikita,
Mont Athos.