jeudi 23 juillet 2009

Le Souffle Originel...

La théorie et la technique de la circulation du souffle interne ayant été décrites en détail par des auteurs de la fin des Tang et de l'époque des Song, sont grâce à eux bien mieux connues que celles du souffle externe admises aux temps anciens.
Comme c'est le Souffle Originel et non le souffle externe qu'il faut faire circuler à travers le corps, et que sa place naturelle est à l'intérieur du corps, il n'y a pas besoin de le faire entrer et de le retenir avec effort comme faisaient les anciens : pas de rétention du souffle, fatigante, et dans certains cas nuisible. Mais il ne s'ensuit pas que faire circuler le souffle soit chose facile ; au contraire, cela exige un long apprentissage. "Le souffle interne... est naturellement dans le corps, ce n'est pas un souffle qu'on va chercher au-dehors ; (mais) si on n'obtient pas les explications d'un maître éclairé (tous les essais) ne seront qu'une fatigue inutile, jamais on ne réussira" (Taiqing Wanglao (fuqi) chuan koujue, Daozang, 569).
La respiration ordinaire et vulgaire ne joue qu'un rôle tout à fait secondaire dans le mécanisme de la circulation du Souffle qui se fait en dehors d'elle. Les deux souffles, souffle interne et souffle externe, font leurs mouvements en parfaite correspondance : quand le souffle externe monte dans l'expiration, le souffle interne contenu dans le Champ de Cinabre monte lui aussi ; quand le souffle externe descend dans l'expiration, le souffle interne descend aussi et rentre dans le Champ de Cinabre inférieur : tel est le mécanisme simple qui régit la circulation du Souffle Originel.

In "Les procédés de Nourrir le principe vital dans la religion taoïste ancienne",
par Henri Maspéro, Journal Asiatique, 1937.