L'Esprit donne un visage aux êtres et aux choses. Mais il ne prend jamais de visage. Personne n'a jamais vu, ni saisi l'Esprit. Ses anges vont du plus haut du ciel aux abîmes du créé, mais personne n'a jamais enfermé le bruissement de l'aile ou arrêté le vol de l'ange. L'Ange est pourtant omnipénétrant, dans les airs, dans l'arbre et dans la pierre et dans la source. Certains sont devenus insensés d'avoir cru reconnaître sur les eaux le reflet de son regard.
Stable et évanescent, il est la suite des octaves de la Création. Il est la musique du créé. Mais qui peut dire avoir entendu la musique du Naturant autrement qu'en mode intelligible ?
Intelligible. Et cependant ce qu'il y a de plus sensible, de plus charnel. Métaphysique dans ce qu'il y a de plus physique. Invisible mais évident.
S'il est adoré, il lui est impossible d'être idolâtré. A la différence du Fils. Le Fils, s'il est considéré non plus comme personne universelle mais comme être singulier, devient objet d'idolâtrie. Et dès lors, la crucifixion est un accident, le meurtre de banalité, au lieu d'être l'acte d'accomplissement.
Le culte de la Troisième Personne, "en esprit et en vérité", dans le Temple de l'Homme, est celui de l'Amour pur, recueillement de l'esprit, verbe sans parole, dévotion aussi perpétuelle que les battements du coeur.
L'Esprit-Saint est l'Amour dans sa signification la plus universelle. Il n'est ni l'amant, ni l'aimé. Il est l'Amour UN et NU, sans objet, sans sujet, sans forme. A l'aube des créations et qui demeure, verbe, vibration, battant après que les créations sont consumées, dévorant ô fidèle comme un feu convant sous la cendre des pierres.
..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... ..... .....
Eros en ses racines, devenu extase dans ses rameaux. L'ivresse dans le fruit, et le chant. Le vin : feu et eau. Esprit et Vierge.
Il est le Seigneur des métamorphoses. Il transforme. Il donne la vie, mais il fait passer les êtres au-delà de la vie. Dévorant à force de vivre, il est le Seigneur de la Mort.
Et par la Mort, le Seigneur des gnoses, l'Initiateur, d'excellence. Il confère la connaissance de tout. Il est le don dans les êtres. La grâce, le Chant, la Danse.
Il est le Seigneur des métamorphoses. Il transforme. Il donne la vie, mais il fait passer les êtres au-delà de la vie. Dévorant à force de vivre, il est le Seigneur de la Mort.
Et par la Mort, le Seigneur des gnoses, l'Initiateur, d'excellence. Il confère la connaissance de tout. Il est le don dans les êtres. La grâce, le Chant, la Danse.
Le Christ dit : Vous ne connaîtrez pas le Père, si vous ne me connaissez pas. Si vous ne me reconnaissez pas en vous. Si vous ne me reconnaissez pas comme l'Universel, le Soleil-Coeur, le Sacré-Coeur.
Mais c'est le Saint-Esprit, seul, qui nous fait connaître le Christ dans sa nature réelle de Verbe-Coeur-Universel et, lui seul, qui, par le Christ, conduit au Père. Il est le Réintégrateur.
Mais c'est le Saint-Esprit, seul, qui nous fait connaître le Christ dans sa nature réelle de Verbe-Coeur-Universel et, lui seul, qui, par le Christ, conduit au Père. Il est le Réintégrateur.
in EVA AVE de Henri Giriat,
paru chez Arma Artis en 1993.
paru chez Arma Artis en 1993.
Nous recommandons vivement aux amateurs d'art sacré de voir dans la cathédrale de Charleville-Mézières l'ensemble des vitraux créés, par le sculpteur René Dürrbach, à partir des méditations réunies dans EVA AVE. Ces méditations furent envoyées petit à petit au sculpteur pendant des années et furent pour lui la source de son inspiration. Signalons que nous vîmes chez René Dürrbach, parmi les livres présents dans un coin de son atelier, la totalité des écrits de René Guénon, manifestement souvent consultés. Les vitraux de Charleville-Mézières se présentent, nous semble-t-il, comme une réussite majeure dans un domaine qui s'est bien appauvri depuis pas mal de siècles déjà...