mardi 19 mai 2009

De Denys l'Aréopagite, le Maître ayant fécondé et l'Orient chrétien et l'Occident chrétien...


... la Déité transcendante se célèbre tout ensemble comme Unité et comme Trinité. En fait elle n'est connaissable ni de nous ni d'aucun être ni comme Unité ni comme Trinité. Pour célébrer en toute vérité ce qui en elle est plus un que l'Un lui-même, c'est-à-dire ce Principe qui engendre en elle des réalités divines, nous attribuons à la fois le nom d'Unité et celui de Trinité à Celui qui est au-dessus de tout nom et qui transcende suressentiellement tout ce qui existe. En vérité ni un, ni trois ni aucun nombre, ni unité ni fécondité ni aucune dénomination tirée des êtres ni des notions accessibles aux êtres, ne sauraient révéler le mystère de la Déité suressentielle, suressentiellement et totalement transcendante... Aussi bien les théologiens eux-mêmes ont attaché plus de prix à la méthode négative, car elle affranchit l'âme des objets qui lui sont familiers, et à travers ces divines intellections, inférieures elles-mêmes à Celui qui transcende tout nom, toute raison, tout savoir, elle l'unit enfin à Lui, autant que des hommes peuvent accéder à une telle union.

in LES NOMS DIVINS, traduction de Maurice de Gandillac.
Editions Aubier, achevé d' imprimer le 31 juillet 1943.