mardi 19 mai 2009

Adam dans le livre EVA AVE de Henri Giriat...



Adam est un état de conscience. Même si une multitude d'êtres humains participent de cet état, il n'y a et ne peut y avoir qu'un seul Adam, qu'une seule nature adamique. Adam-Eve est forcément Un. Un en deux, ou plutôt deux en Un. Un dans l'homme et la femme, ou plutôt : homme et femme dans l'Un. Etre total dans ses deux polarités. Adam-Eve se régénérant perpétuellement dans l'Un. Voilà l'état de conscience adamique, voilà le Paradis Terrestre. Un temps certes, mais vécu comme une perpétuité, contemplation pleine d'une refécondation indéfinie de vie. Perpétuité à peine distincte de l'éternité. Longévité de l'être d'immortalité.

Adam-Eve, identique à la Fontaine de Jouvence, contient en soi tous les êtres. Il lui suffit d'être deux en un pour qu'en soi résident tous les êtres. Tous ses descendants sont contenus en Adam-Eve sans que soit altérée son unité duelle.

Eve, côte d'Adam. Il serait plus juste de dire : Côté d'Adam. Extériorisation de l'aspect intérieur d'Adam. Eve est la nuit d'Adam. Ce que la lune est au soleil. Ce qui existentialise l'être caché d'Adam. Adam créé par Dieu, donc extériorisé de la Matière Première, devait apprendre à connaître dans l'Eve physique sa nature cachée. Mettre au jour sa ténèbre.

HENRI GIRIAT

In EVA AVE, Editions Arma Artis, 1993.

Le vitrail reproduit en haut à droite fait partie de la soixantaine de vitraux réalisés par René Dürrbach pour la Basilique de Mézières. René Dürrbach, décédé il y a quelques années, est un remarquable scupteur dont l'oeuvre n'a pas à l'heure actuelle la place qu'elle mérite. Le livre EVA AVE est le fruit d'une collaboration entre R. Dürrbach et H. Giriat. Henri Giriat ayant livré le fruit de ses méditations sur la Vierge, élabora le programme iconographique à réaliser pour les vitraux qui, tous, avaient été détruits pendant la dernière guerre, à travers une relation épistolaire s'étant poursuivie pendant des années (et rassemblée dans EVA AVE avec des dessins magnifiques de R. Dürrbach). Le sculpteur prit le relais, et, on peut réellement penser que l'on a là l'ensemble le plus remarquable de vitraux réalisés au XXème siècle, tant sur le plan artistique que symbolique. Il faut savoir que René Dürrbach et Henri Giriat, nourris, entre autre par la pensée de René Guénon, étaient tous les deux de très proches collaborateurs d'Albert Gleizes, tant à Saint Rémi de Provence qu'à Moly Sabata sur les bords du Rhône...