"Au principe des choses se trouve toujours une terre sainte, au milieu de l'océan. Cette île est en même temps une montagne, qui unit la terre au ciel ; à son sommet brille le feu sacrosaint, substance éternelle de l'univers.
Nous avons ainsi, au centre et au point de départ du monde - en vertu de considérations non pas naturistes mais exclusivement religieuses - les concepts du feu, de l'océan, de l'île et de la montagne.
La montagne comporte deux ensembles initiatiques essentiels : dans ses entrailles se situe la caverne, au sein de laquelle s'enfoncent les retraitants durant leur période de mort ; à son sommet, autour du feu divin, s'étend l'enceinte sacrée, constituant le ciel ; c'est là que s'opèrent la résurrection et la divinisation. Plus tard, ce "monde souterrain" qu'est la caverne de la montagne sainte sera fréquemment remplacé par un camp d'initiation, situé au bord d'une eau transcendante (mer, lac, rivière) ; mais l'ascèse restera foncièrement la même.
Dans l'enceinte divine de la montagne, s'érigent des rochers, des pierres et des arbres, qui possèdent le caractère sacrosaint et sont utilisés pour les rites : ils interviennent notamment dans la résurrection, ou seconde naissance, des initiés, auxquels ils communiquent le mana éternel sous-jacent à leur aspect physique. De là, chez tant de peuples, le rôle cosmogonique d'un végétal ou d'un minéral.
Les pierres situées à l'intérieur des cavernes sacrées sont non moins saintes et tiennent une place non moindre dans l'image du monde : ce sont là, nous l'avons vu, les dents du dragon, ou les os de la Terre Mère, qui engendrent les hommes.
La source qui jaillit de la montagne détient également le caractère divin et créateur. C'est elle qui, par la voie des rivières et des fleuves, issus d'elle, fait rayonner partout les effluves surnaturels de la hauteur sacrée. Son eau contient le mana de l'eau océane. C'est l'eau de la vie."
Nous avons ainsi, au centre et au point de départ du monde - en vertu de considérations non pas naturistes mais exclusivement religieuses - les concepts du feu, de l'océan, de l'île et de la montagne.
La montagne comporte deux ensembles initiatiques essentiels : dans ses entrailles se situe la caverne, au sein de laquelle s'enfoncent les retraitants durant leur période de mort ; à son sommet, autour du feu divin, s'étend l'enceinte sacrée, constituant le ciel ; c'est là que s'opèrent la résurrection et la divinisation. Plus tard, ce "monde souterrain" qu'est la caverne de la montagne sainte sera fréquemment remplacé par un camp d'initiation, situé au bord d'une eau transcendante (mer, lac, rivière) ; mais l'ascèse restera foncièrement la même.
Dans l'enceinte divine de la montagne, s'érigent des rochers, des pierres et des arbres, qui possèdent le caractère sacrosaint et sont utilisés pour les rites : ils interviennent notamment dans la résurrection, ou seconde naissance, des initiés, auxquels ils communiquent le mana éternel sous-jacent à leur aspect physique. De là, chez tant de peuples, le rôle cosmogonique d'un végétal ou d'un minéral.
Les pierres situées à l'intérieur des cavernes sacrées sont non moins saintes et tiennent une place non moindre dans l'image du monde : ce sont là, nous l'avons vu, les dents du dragon, ou les os de la Terre Mère, qui engendrent les hommes.
La source qui jaillit de la montagne détient également le caractère divin et créateur. C'est elle qui, par la voie des rivières et des fleuves, issus d'elle, fait rayonner partout les effluves surnaturels de la hauteur sacrée. Son eau contient le mana de l'eau océane. C'est l'eau de la vie."
in "L'Image du Monde dans l'antiquité", paru aux éditions Arma Artis.
