samedi 25 décembre 2010

De Jean Biès dans un livre à paraître...


Pour le réductionniste, un arbre, un rocher, une vague, un nuage restent ce que leur apparence les fait être ; c'est-à-dire des choses, des entités existant par elles-mêmes, sans amont intérieur.


Pour l'essentialiste, au contraire, ces choses sont aussi des théophanies, des apparitions manifestées du Divin, désignant à travers leur forme, leur force, leur beauté, leurs attributs respectifs, l'être qui les fait être, l'essence issue d'une réalité métacosmique. Ces simples objets, même appartenant au degré le plus inférieur de la Réalité, outrepassent de beaucoup ce qu'ils donnent l'impression qu'ils sont ; ils ne nous disent pas tout, mais se révèlent comme supports de contemplation, garants d'une réalité originelle, témoignages de cet Ailleurs qui est aussi le plus proche.