vendredi 1 mai 2009

LA GRANDE FETE DU PREMIER MAI...



La fête de Beltine ou Cét Shamain (le 1er mai) était la seconde de nos grandes solennités celtiques préhistoriques, la première étant celle Samain (1er novembre) ; ces deux fêtes du 1er novembre et du 1er mai, pour nos ancêtres païens, comme pour tout l'Occident, divisaient l'année en deux saisons : la saison froide (gaulois Geamon, irlandais geim-red, gallois gaiaf), et la saison chaude (gaulois Samon, irlandais sam-rad, gallois haf).
Il importe de retenir que ces deux dates fondamentales, qui sont, très probablement, celles des plus anciennes fêtes humaines, n'ont rien à voir ni avec le cours du soleil, ni avec la culture du sol. Elles furent propres à la civilisation théocratique des pasteurs nordiques. Le 1er mai était l'époque où les troupeaux partaient pour l'estivage ; et où, en même temps, les néophytes gagnaient le "monde souterrain", c'est-à-dire la caverne ou le champ d'initiation. Inversement, le 1er novembre, la fameuse "Pâques des païens", était la date où les troupeaux revenaient à la station d'hivernage, et où les "morts" (= les morts initiatiques) ressuscitaient ; en d'autres termes, à ce moment de l'année les néophytes, devenus des initiés, reparaissaient chez eux, en rapportant aux leurs la Grâce divine, et les effluves de l'au-delà ; les "morts" se réunissant aux "vivants", le groupe humain était alors au complet, et la période des grandes solennités s'ouvrait.

Ces brêves indications font entendre pourquoi le 1er mai a toujours constitué un moment essentiel de la vie sociale dans notre ville de Paris. L'on n'oublia jamais qu'à cette date les néophytes devaient partir pour la hauteur sainte afin de s'y sacraliser et d'en rapporter le bienfaisant mana.

La coutume du 1er mai : partir, la nuit, pour une hauteur boisée (ancienne enceinte divine), et en ramener un arbre sacro-saint, que l'on plantait dans le village, ou dans la cour de la ferme, ou devant la maison, afin que, toute l'année, fût présente, et rayonnât sur la communauté humaine, l'énergie surnaturelle de la montagne sacrée (qui, durant des millénaires, a été le sanctuaire, ou l'église). Dans notre capitale, ce rite est demeuré notoire jusqu'à la Révolution française...

in LES RACINES SACREES DE PARIS de Pierre Gordon, Editions Arma Artis.