mardi 5 mai 2009

Dans le monumental livre qu'est le BARABUDUR de Paul Mus...


Avec la Chandogya upanisad nous sommes au centre du cosmos fermé, sauf l'issue céleste, tant de fois rencontré par nous dans les témoignages textuels ou architecturaux. "Le trésor ne s'épuise pas, dit l'Upanisad, dont l'atmosphère forme la caisse et la terre le fond. Car les régions du ciel sont les coins et le ciel son ouverture supérieure." Toutes choses au monde et le monde lui-même sont successivement expliqués, dans ces formules traditionnelles, par analyse et synthèse ; l'analyse, c'est une procession dans le temps, qui parcourt les cinq orients dans l'ordre de la pradaksina : Est, Sud, Ouest, Nord et Zénith ; la synthèse, c'est le retour et la fixation définitive au centre, où tout rentre dans le brahman au terme du parcours cyclique. Le modèle primitif de ces singulières idées, et qui seul en peut rendre intelligible la formation, c'est la cosmogonie. Le monde naît processionnellement dans une étendue spatio-temporelle pour se résorber ensuite en son point d'origine. Il importe de noter combien nous restons proche en cela des vieilles notions qui ont été le point de départ des constructions religieuses et philosophiques où l'Asie s'est mise tout entière. Pour l'Upanisad, le soleil est toujours essentiellement le signe indicateur des "passages" aux orients du monde : ses levers aux quatre orients et l'orient céleste nous ramènent au monument de Sarnath, et, par derrière lui, au pilier séparant le Ciel et la Terre des plus frustes versions de la Création.

in BARABUDUR de Paul Mus, Editions ARMA ARTIS.