jeudi 6 décembre 2007

UN TEMOIN CAPITAL : LUDOVIC SEGARRA

Ludovic Segarra et son épouse Anne sont les témoins de tout un univers qui tend à disparaîte, celui qui porte encore les valeurs des temps anciens et qui persiste (persistait ?) encore en de rares endroits dans le monde. Ce témoignage ils nous le transmettent à travers plusieurs dizaines de films tournés en Asie, en Polynésie, en Amérique Centrale, en Afrique, et dans le Grand Nord. Chacun de ces films suit très intelligement le rythme de son objet. Ce ne sont pas des documentaires, mais la mise en présence de la singularité d'un esprit. Par exemple pour Koumen , film tourné chez les Peulh, le merveilleux Amadou Ampaté Ba est rencontré et filmé après cinq jours de voyage en pirogue pour le rejoindre, et il nous introduit au coeur de sa tradition, si vivante encore. Par exemple pour le film intitulé Borobudur, Ludovic part avec Philippe Lavastine à Java et Philippe Lavastine spécialiste de la symbolique de ce grand temple, parcours son univers tantrique tri-dimensionnel en l'expliquant; arrêtons-nous, tous ces films montrent, par un engagement particulier dans chaque cas, la dimension spirituelle qui est l'ambiant dans lequel se sont développées toutes les civilisations traditionnelles. L'action pour le peuple tibétain menée par Anne et Ludovic Segarra est bien connue. Il y aurait trop à dire, cela sera fait plus tard. Ludovic Segarra, un ami, un homme d'une intensité exceptionnelle (tout comme son épouse Anne, si importante pour Ludovic), dont nous avions fait connaissance en 1975 chez le grand indianiste Philippe Lavastine, vient de nous quitter, parti, nous en sommes certain, vers la Claire Lumière si chère à saint Grégoire Palamas, celle de la Transfiguration. Arma Artis.