vendredi 12 octobre 2007

En l’Esprit qui est Feu

par le Père Dominique O.S.B.


Extrait de la préface de Jacqueline Kelen : Ce texte livre les lettres envoyées depuis l’Inde par un moine bénédictin à sa petite nièce pendant une vingtaine d’années.

"Laisse-toi aimer par Dieu, laisse l’abandon envahir ton âme". Le moine, déjà agé, évoque une vulnérabilité qui n’est pas faiblesse, une souffrance qui annonce une mise au monde, et il distingue la vision qui en silence illumine la foi qui reste obscure et inquiète. La solitude qu’il connaît depuis longtemps et qu’il aime est ouverture sur l’infini, c’est le véritable climat de l’âme : "Tout ce qui a valeur ici-bas naît de la solitude". Et, une fois encore, par delà les milliers de kilomètres, l’ermite convie sa jeune correspondante à l’écoute et au recueillement : "Continue de prêter l’oreille à la brise, à l’ange, à l’Esprit".

Une image revient souvent, chère à de nombreux mystiques, celle de la coupe vide. Là où précisément conduit la simplicité. Cette coupe est un signe de désencombrement, non pas de dénuement. "Reste capable de Rien,et de riens", écrit-il et on entend les échos des grands spirituels flamands et rhénans des XIIIe et XIVe siècles. Vacuité qui deviendra offrande et pure perte, coupe que seul Dieu pourra remplir. (Voir Collection "Etincelles")