vendredi 27 mai 2011

Vient de paraître : "Une lumière pour notre temps : PARACELSE" de Charles Le Brun.



Charles Le Brun

''Une lumière pour notre temps : PARACELSE''

Paracelse fut et reste un homme inclassable. Sa doctrine n’est pas de celle qu’on étudie, au sens ordinaire de ce terme du moins. Les propos qu’elle expose participent de la science cosmologique et ne sauraient entrer dans les catégories restrictives du savoir profane. Cette science qui englobe tout ce qui se rapporte à la relation existant entre le macrocosme et le microcosme, - l’univers et l’homme - s’avère être en parfaite harmonie avec les principes métaphysiques auxquels elle renvoie et qu’elle ne saurait contredire. L’univers est un et la loi des correspondances s’applique à tous les modes de l’être. Sans exceptions.


Un texte remarquablement écrit

par Charles Le Brun,

un texte passionnant

sur un personnage

vraiment

exceptionnel

qui peut nourrir

la recherche et la vision

de tous les Chercheurs de Vérité

dans des domaines très variés.


Paru aux Editions ARMA ARTIS

B.P. 3

26160 LA BEGUDE DE MAZENC.

ISBN 978-2-87913-141-2 .

114 pages.

Format : 16 X 24 cm.

Papier Centaure ivoire 120 gr.

Tirage limité.

Prix public : 20 euros

dimanche 15 mai 2011

De Rémi Boyer sur "PAYSAGES DE L'ESPRIT" de Jean Biès, paru chez Arma Artis.


"PAYSAGES DE L'ESPRIT"
de
Jean Biès
,
Editions
Arma Artis
.

Ce livre relève de l’alternative nomade A Plus Haut Sens, une alternative qui réenchante. Jean Biès guide le lecteur, devenu itinérant, dans un voyage contemplatif où les paysages se font miroirs, la nature, théophanie. L’ouvrage commence par un hommage à René Guénon, ce « dérangeur considérable » que l’auteur a rencontré dans sa jeunesse et qui en quelque sorte actualisa sa démarche spirituelle et philosophique. Guénon toujours actuel, toujours nécessaire, selon Jean Biès, mais qui a délaissé des thèmes importants, comme la nature, l’esthétique, les implications initiatiques du christianisme oriental… et écarté l’émotion. « On ne le voit pas davantage s’émerveiller, souligne l’auteur, alors que les sages même engagés dans les voies dites sèches, savent se montrer sensible à la poésie du monde. ».

D’où l’intention de l’auteur : « Ainsi avons-nous assez tôt compris que tout en restant fidèle et reconnaissant à Guénon pour son honnêteté intellectuelle, la profondeur de sa pensée et une rigueur sans faille, il convenait de s’émanciper de son influence d’une part, en tâchant de suppléer à quelques-uns de ses manques, d’autre part, en recourant à une autre sorte de formulation. Deux attitudes permettant de déceler dans la nuit de l’ « Âge sombre » des réminiscences du paradis perdu, des enclaves rayonnantes, des ouvertures sur l’espoir. »

La démarche rappelle celle d’un Henry Corbin. Les paysages se succèdent, cosmologiques ou cycliques, axiocratiques et centraux, de la métaphysique à la poésie. L’art s’y impose, comme rappel de soi, rappel du Soi. Le Fil d’Ariane de cette déambulation dans la beauté et la sagesse est peut-être la capacité à l’étonnement, qui caractérise la présence ici et maintenant, l’absence de comparaison, le silence et donc l’initiation. L’étonnement qui annonce l’émerveillement.

Deux extraits permettent de saisir cette double liberté : « L’étonnement est rupture, déchirure dans le tissu de l’habituel, dévoilement de l’insoupçonné, syncope miniature de l’esprit ; à l’origine d’un élargissement soudain, aux suites parfois imprévisibles. Il procède d’une dissymétrie par rapport à l’ordre établi : celle des dalles du jardin menant au pavillon de thé. Rejetant le conventionnel, le systématique, l’organisé, le rassurant, l’étonnement s’apparente toujours un peu à l’hérésie ; d’où le prudent et léger recul devant ce qu’on vient de découvrir. L’étonnement est saisie directe, et non plus tortueuse ; il fait l’événement, il est retournement. C’est le bruit que fait la grenouille en sautent dans la mare qui laisse s’aviser de l’existence du silence ; c’est le signe tracé sur le blanc de la page qui crée le vide : celui-ci accourt de toute sparts, rassemble sa candeur autour du trait. L’étonnement ramène au présent, y oblige… »

En quelques mots, se dessine une voie d’éveil. Et encore : « Si s’étonner, c’est déquantifier la vision des choses, s’émerveiller sera la qualifier. L’étonnement peut rester froid ; doublé d’amour, il devient émerveillement. Celui-ci est ouverture. Il ne crée pas seulement un instant, il déploie une durée, une intense perception ; il est suscité par l’admiration, et, dit Louis Claude de Saint-Martin, « l’homme ne vit que d’admiration ». Il y a dans l’émerveillement comme une indiscrétion, un viol involontaire de ce qui est, surprenant la nature dans sa nudité, dans l’élément irrationnel ou divin qui se cache en elle. Sous le regard émerveillé, la nature se livre dans son intériorité, car l’homme, cessant de la penser et de l’explorer, se contente de l’aimer, de la contempler. Il se donne un regard nouveau, et point seulement renouvelé comme il le fait dans l’étonnement ; un regard sans convoitise, attentif, percevant chaque être, chaque chose en son évidence native, et non pas dans son apparence, percevant l’évident en ce qu’il garde encore de secret. »

Cet ultime retour à notre nature originelle, absolument libre, révèle sa permanence, reconnaissable dans les signes et accords que nous livre le monde. Jean Biès prolonge ce libre mouvement jusqu’à sa réalisation : « Si s’émerveiller, c’est qualifier la vision des choses, être stupéfait sera la quintessencier. (…) La stupeur des stupeurs réside dans la découverte que ce n’est pas le moi duel et rétréci auquel nous nous étions identifiés qui est le siège de la stupeur, mais que c’est un autre que nous qui s’étonne, s’émerveille et se trouve stupéfait, s’est substitué à nous en nous faisant imaginer qu’il nous était étranger, alors qu’il est notre essence même. A la cime de la stupeur, dépossédé de ce qui était nôtre, dépossédé de nos stupeurs antérieures, réduit à l’état d’ascète qui, pour tout avoir, n’a que son souffle, celui qui s’étonne en nous n’est autre que le Nous véritable. »

Jean Biès est là en pleine Gnose, proche aussi des voies non-duelles de la Reconnaissance de soi-même comme identique au Seigneur. Les paysages traversés par le lecteur constituent les diverses modalités d’une expérience de l’intime, de ce qui demeure. Le chemin parcouru devient alors un chemin de l’individuation. Plus qu’un livre, une expérience et un procès.

Rémi Boyer

Editions Arma Artis, BP 3, 26160 La Bégude de Mazenc, France.

dimanche 17 avril 2011

Robert Furlong, l'ardent passionné d'une oeuvre décisive...




Robert FURLONG, Président de la
Fondation Malcolm de Chazal,
est l'acteur central d'une action
déjà largement engagée
en faveur du rayonnement
Mauricien et International
de l'Oeuvre de
Malcolm de Chazal.
Aucun plan de l'aventure humaine
n'a été laissé dans l'ombre
par Malcolm de Chazal :
Art, Poésie, Littérature, Politique,
rapprochement des Peuples,
Spiritualité,
Avenir de l'Humanité,
structure et origine de l'Homme.
Son intuition, visionnaire et poétique,
sa percée intérieure,
reçue souvent par lui sur le mode
d'une Révélation sur le
Mystère de la Vie dans sa beauté,
l'a mené à nous révéler,
dans des livres d'une rareté insigne,
bien des secrets sur Dieu,
sur l'origine du Cosmos,
de l'Existence...
L'oeuvre atypique et exceptionnelle de
Malcolm de Chazal
peut nous aider pour un
ré-enracinement inouï, providentiel et décisif
dans notre plus ancienne mémoire édenique ,
elle est le viatique pour le troisième millénaire
d'une véritable écologie spirituelle
sans laquelle rien ne tiendra...

FONDATION MALCOLM DE CHAZAL
La Maison du Poète
8, rue du Vieux-Conseil
PORT-LOUIS
ILE MAURICE

mardi 5 avril 2011

Colloque Malcolm de Chazal....



Nous recevons de Robert Furlong,
Président de la
Fondation Malcolm de Chazal,
le message suivant :


Colloque international pluridisciplinaire
MALCOLM DE CHAZAL : HIER ET DEMAIN
28 septembre – 1er octobre 2011
Au siège de la Fondation Malcolm de Chazal
Rue du Vieux Conseil, Port-Louis (Maurice)

Argumentaire

Le présent colloque international pluridisciplinaire se situe dans le cadre de 2011 Année Malcolm de Chazal marquant les 30 ans du décès de cet « artiste intégral » comme il aimait se qualifier et en constitue l’aboutissement scientifique. Dans ce contexte, la Fondation Malcolm de Chazal – initiateur de cette année d’hommage - a mis en place une palette d’activités faite, entre autres, de conférences, d’animations en milieux scolaire et populaire, d’expositions, d’un festival du théâtre chazalien, de publications diverses afin que son apport à l’art en général et à la littérature et la peinture en particulier soit mieux connu.

Tour à tour essayiste, aphoriste, dramaturge, poète, chroniqueur, conteur, peintre, métaphysicien, Malcolm de Chazal n’a eu de cesse de multiplier le recours à des moyens d’expression différents comme si chaque étape de sa réflexion exigeait une forme particulière. Le fond, cependant, semble être le même : « retrouver ce Pont entre l’homme et la vie, rétablir la communication entre l’homme et l’univers ». Quête essentielle, quête de l’essentiel, éclairant le même absolu : aller au-delà de soi, écrire au-delà de soi, penser au-delà de soi, peindre au-delà de soi… En bref, vivre au-delà de soi ! Son oeuvre écrite, qui comptait 54 ouvrages à son décès et 58 aujourd’hui avec 4 publications d’inédits, n’a guère perdu de sa vigueur et de son intemporalité. Certains aspects – notamment ceux relevant de la métaphysique qui domine ses écrits de la décennie 1950 - restent encore à découvrir et analyser car il s’agit d’oeuvres publiées localement en petits tirages de 100 exemplaires et qui n’ont guère voyagé.

Lorsqu’en 1954 disparaissait Robert Edward-Hart, Malcolm de Chazal écrira en hommage à cet ami poète qui lui avait fait découvrir le mythe de la Lémurie : « Jamais le poète n’est plus vivant que quand il est mort. (…) Son immortalité, c’est le souffle de l’Esprit qui l’inspira. (…) Quand on m’a annoncé la mort de Hart, ma première pensée a été : que voit-il? Car le poète voit. »

C’est donc celui qui a vu et qui voit toujours que la Fondation honore par cette Année Malcolm de Chazal : la substance de ses visions créatrices et prophétiques sera au centre des présentations et des débats de ce colloque ouvert à des spécialistes venant de divers horizons scientifiques. Et Malcolm le Mauricien, détenteur d’une vérité universelle faite de féerie et d’humanisation des plantes, des montagnes et des êtres, reprendrait ce qu’il avait écrit en 1970 : « Que ce message vienne de l’île Maurice, ce point dans l’océan – c’est cela qui est extraordinaire. »

NOTE : La liste de thèmes esquissés ci-dessus est indicative et non exclusive. Nous invitons des propositions— en français ou en anglais— pour des communications individuelles ou des panels entiers sur des sujets pertinents au thème général du colloque. Chaque panel consistera normalement en trois communications. Les communications seront sélectionnées selon leur valeur intellectuelle et leur originalité.

Le titre et le résumé de la communication (une dizaine de lignes sous format Word, Times 12) devront être envoyés au plus tard le 1er juillet 2011 à : chazfund@intnet.mu. Des informations sur l’organisation logistique, les ressources hôtelières à proximité et les prix vous seront envoyés en retour.

vendredi 1 avril 2011

De Cyrano de Bergerac...


Histoire comique des Estats et empires de la Lune
et
Histoire comique des Estats et empires du Soleil


Merveilleux livre à lire et relire indéfiniment,
comme les oeuvres de Rabelais,
Mewlana, Cesare della Riviera,
et celles de bien d'autres
chevaliers errants,
parfois
complètement
inconnus.


Prendre pour cette lecture,
de préférence
la belle
et riche édition
réalisée

par
Jean-Jacques Pauvert,

l'oeuvre y est
sertie et servie

par la présence discrète
de Claude Mettra,
enchanteur
exceptionnel,
"Pilote de l'onde vive",
et merveilleux chantre
de la métamorphose alchimique.

vendredi 25 mars 2011

Sur le site Ring, une riche présentation du livre d'Alain Santacreu par Maximilien Friche...


« Au cœur de la Talvera », un roman contrelittéraire d’Alain Santacreu



« Au cœur de la Talvera » (1), rassemble et ordonne des textes de la pensée la plus neuve et la plus honnête qui soit. Il s’agit de Contrelittérature. Ce nom nouveau a été créé pour saisir ce que devrait être toute démarche d’écriture et plus largement toute démarche de création. Il ne s’agit pas d’un mouvement artistique, il ne s’agit pas d’une théorie de plus, le livre d’Alain Santacreu n’est pas un exposé de thèse, mais un roman de la pensée, un monde dans lequel nous plongeons, pour mieux renaître. Par la lecture des textes de ce livre, nous sommes appelés à tout remettre en question en regard de la réponse qui nous est donnée dans la création, de toute éternité.

Entrer dans la lumière

Au début, l’étrangeté des propos peut donner l’impression de nécessiter un lexique, c’est normal car en entrant en lecture, on entre dans un monde, le monde caché dans celui là, et qui le comprend. Inutile pourtant de commencer par définir les mots, inutile de s’arrêter, de buter, puisque c’est le mot lui-même qui commence à nous lire, à nous relier au Verbe. Il est d’ailleurs bon de recommander la lecture à haute voix, pour que le son retrouve sa place au cœur de l’écrit, pour capter le rythme des phrases, pour que nos yeux accrochent chaque lettre, pour ressentir dès maintenant à quel point ce que les modernes appellent la forme fait sens tout de suite. Le livre de Santacreu est un bain, on ne lit pas, on plonge. Y’en a partout. Y’en a trop. Commencer une phrase, c’est risquer de ne pas s’arrêter avant l’autre rive. Et c’est dans la lumière bien sûr que l’on nage. On était aveugle et, maintenant on se brûle les yeux. Mourir est possible après la lecture. On savait que c’était souhaitable après l’écriture, on savait que cela pouvait être un devoir après l’écriture, on sait maintenant, que c’est possible après la lecture. Le prodige de Santacreu est d’avoir su écrire ce que l’on ne savait pas savoir, ce que l’on découvre désirer avec intensité. Contrelittérature, le mot nous semblait étrange voire ridicule, il était devenu magique après quelques phrases, et au bout de deux paragraphes il devient familier, c’était le nom caché de nos ambitions. Contrelittérature non pas comme littérature contraire mais comme contraire de la littérature (2), dans la paraphrase de Joseph de Maistre. Il s’agit de bien plus qu’un slogan, qu’une posture de dandy réactionnaire, c’est répondre à l’exigence d’exister. La démarche intellectuelle est osée dans notre monde post-moderne, et elle est salutaire. Santacreu nous emmène au-delà de l’érudition de ses propre propos, dans le monde poétique du désir de Dieu. C’est Matthieu Baumier dans sa postface qui met à jour la nature cachée de ce livre d’essai. Mais il nous faut un peu paraphraser le livre pour en parler, il nous faut un peu en faire la bande annonce. Vous découvrirez par dévoilements successifs quel est le lieu de l’écriture, cette Talvera, le lieu en bordure des champs, toujours vierge, qui permet le retournement du sillon, vers le centre, l’endroit où se croisent le sillon remontant et le sillon descendant, ce point insaisissable et qui nous aimante. C’est à cet endroit crucifiant qu’est rétablie la littérature du Sacré-Cœur. Mais pour commencer, Alain Santacreu évoque la quête du Graal, comme modèle contrelittéraire, comme patron. Il oppose d’ailleurs Perceval et Œdipe, comme les deux figures opposées de la contrelittérature et de la littérature. Mais dans le livre « au cœur de la Talvera », Alain Santacreu ne se contente pas de définir l’un et l’autre, l’un par rapport à l’autre, l’un contre l’autre. Il montre, en s’appuyant sur la dialectique de la contradictoire inspirée de Lupasco (3), qu’un équilibre rigoureux entre la littérature et la contrelittérature peut aboutir à l’apparition d’une troisième matière, résultante unificatrice de l’annihilation réciproque des contraires, cette énergie du vide qui surgit au point d’équilibre. Alain Santacreu puise régulièrement dans la Kabbale juive, les textes saints, dans Maistre, Bernanos, il révèle les icônes que sont Artaud ou Sainte Germaine de Pibrac. Voilà les noms de ceux qui sont d’abord convoqués dans le livre. Tout est ensuite récapitulé dans la contrelittérature, comme les animaux sont montés dans l’arche de Noé, le cosmos est attiré dans son ensemble vers ce pôle invisible d’attraction. On ne peut que prendre conscience que Santacreu a écrit pour sauver la création du déluge. A la question posée à l’auteur « Pour qui avez-vous écrit au cœur de la Talvera ? Et pourquoi ? », l’auteur répond que « l’enjeu de son livre, son pourquoi, se confond, avec son destinataire : le lecteur est le révélateur du livre. » Et bien voilà ce que le lecteur relié dit et révèle : ce livre écrit est une arche d’alliance.

Un roman de la pensée

Au Cœur de la Talvera n’est pas un livre d’érudit, un essai d’intellectuel, une publication de thèse, il est une aventure de la pensée. Et le livre dans son entier apparaît comme l’illustration même de cette pensée. La structure est un symbole chez Santacreu. Si nous sommes dans une aventure de la pensée, c’est que nous sommes face à un roman. Et ce roman est passionnant et nous tient d’autant plus en haleine que chaque chapitre semble se développer comme un épisode, chaque grand chapitre, comme une saison. Et toute l’aventure est déjà dite dans la première partie, cette première partie est déjà contenue dans le premier chapitre, et ce premier chapitre dans son titre : « La Contrelittérature en plein Cœur. » La structure nous rappelle celle du livre des livres, la Bible. Mathieu Baumier dans sa postface nous dit qu’Alain Santacreu est un poète. Au cœur de la Talvera est un cri de la pensée, ce qui déborde de tout temps de la tête de l’auteur, son désir. Ce livre n’est que désir. Il s’illustre dans d’infinies reconstructions, le roman est une sphère, et les épisodes de cette aventure, prennent des chemins toujours inédits. Vous trouverez l’épisode de Perceval contre Œdipe, du songe et du rêve, l’épisode des gens de l’Etre contre les gens-de-lettres, du symbole contre l’image, de l’homme intérieur contre l’inconscient, de l’idée libertaire contre l’anarchisme, l’épisode de la religieuse et la comédienne, du spectateur marionnette et l’homme machine. A chaque fois une aventure nouvelle. Et chaque morceau répète et ressasse des choses déjà lues plus tôt. On a l’impression de lire plusieurs fois le même livre en une seule lecture. Alain Santacreu enfonce le clou dans chaque fractale que sont les chapitres de ce livre. La petite musique que l’auteur initie ainsi permet en baladant ces leitmotiv de nous faire comprendre toujours les mêmes choses mais à un degré de conscience plus élevé. Ses phrases reviennent sans cesse labourer notre matière pour nous élever. La séparation moderne du fond et de la forme ne signifie rien d’autre qu’un aplatissement de l’être, qu’une vision terre à terre. Le mot fait sens dès son écriture, dès sa prononciation, c’est par la phrase que le texte commence à être un piège. La poésie de Santacreu, habilement dénichée par Matthieu Baumier constitue un raccourci dans le labyrinthe que représente le texte. Tout écrit ne peut être que poétique. Les mots ne sont pas que des mots. Les mots ne sont pas les choses. Le texte ne peut être que sacré, magique. D’ailleurs, « Au cœur de la Talvera », par son développement circulaire, nous évoque une anagramme géante, quelque chose qui se recombine sans cesse, comme les trajectoires à l’intérieur d’une sphère pour livrer une raie de la Vérité réfractée.

Tout l’Etre en question

La contrelittérature n’est pas seulement un manifeste d’écriture, un mouvement littéraire. C’est tout le contraire et bien plus. La contrelittérature irrigue toutes les sphères de l’être : il s’agit bien sûr d’un manifeste métaphysique, c’est aussi une poésie, un roman, donc un monde, c’est une ambition politique, économique, écologique. Le niveau de conscience de notre monde est à ce point élevé à la fin de la lecture de « Au cœur de la Talvera », que la contrelittérature semble comprendre le monde entier et ses chutes successives. Et cette conscience prend racine dans la conscience de la mort. Alain Santacreu a écrit tout un épisode de sa pensée sous le titre : « la mort devant soi. » (4) Rien ne peut être appréhendé avec force sans l’expérience irréductible de la pauvreté absolue, c'est-à-dire la mort. Alain Santacreu cherche à nous redonner une dignité dans les consciences auquel il nous fait accéder. Il cherche à nous extraire du matérialisme moderne où nous prenons notre psychisme pour de l’esprit comme certains des vessies pour des lanternes. « … la mondialisation, en tant qu’hégémonie planétaire de l’Etat de l’inconscience - au sens freudien du terme – annonce-t-elle le règne totalitaire de l’infra-humain » (5) Et c’est la mort qui revient nous verticaliser par la croix. Alain Santacreu nous parle finalement de bien d’autres choses que de littérature. Il pose la question de notre vie surnaturelle dans ce monde, notre capacité à dialoguer avec l’autre absolu qui est Dieu. Il s’agit de mettre tout notre être en question, d’une façon sacrificielle. C’est pourquoi le Sacré-Cœur demeure le symbole de la contrelittérature « Le Verbe est la réponse en attente de la question d’écriture » (6) Après la douche de lumière reçue par la lecture de ce livre, un découragement peut poindre au regard de l’ambition d’une telle pensée, de sa radicalité confrontée à nos tiédeurs. Existe-t-il des œuvres contre-littéraires ? Le système mercantile de l’édition permettrait-il leur apparition ? Alain Santacreu, qui trouve grâce à vos yeux ?

« Vous me demandez quels écrivains, aujourd’hui, trouveraient grâce à mes yeux ? Mais tous ceux que la grâce a touchés ! N’étant pas un lecteur très prolixe sur la littérature de nos jours, je dirai Dantec évidemment mais sans doute bien d’autres, bien plus que je n’ai su lire. Il n’y a pas d’œuvre contrelittéraire à proprement parler mais des œuvres où se joue l’antagonisme de la littérature et de la contrelittérature, cette tension que Baudelaire voyait dans le Spleen et l’Idéal. Montrer ce dynamisme antagonique primordial est devenu un « art de contrebande », ce n’est pas par inadvertance que de telles œuvres sont publiées, il faut connaître les techniques du camouflage, entrer en Résistance. »

Maximilien Friche

(1) Au cœur de la Talvera – Alain Santacreu – Editions Arma Artis – ISBN 978-2-87913-135-1
(2) Le blog Talvera : http://talvera.hautetfort.com/
(3) Au cœur de la Talvera p25
(4) Au cœur de la Talvera p133
(5) Au cœur de la Talvera p23
(6) Au cœur de la Talvera p56

Ce texte de Maximilien Friche a été présenté sur le site RING



jeudi 17 mars 2011

De Jean Biès vient de paraître chez Arma Artis...


PAYSAGES DE L'ESPRIT


Ce livre nous propose de visiter, à la lumière de la philosophie pérenne, un certain nombre de « paysages » rassemblés autour des thèmes de la Nature, de la Crise sociétale, de l’Art et de la Tradition.

La Nature se révèle dès lors comme une «théophanie », ou manifestation divine, un miroir réfléchissant ici-bas le monde des archétypes. Une telle vision permet d’atteindre à la seule véritable écologie –, d’ordre spirituel.

La Crise de la société s’inscrit dans la doctrine des cycles cosmiques, qui situe notre époque dans l’ « Âge sombre », où la subversion opère un total renversement des valeurs et substitue le mondialisme à l’universalité. À ce désordre, la femme consciente de sa vocation, peut opposer le « sacrement de l’amour ».

L’Art contribue à rendre au monde son intelligibilité. L’irrépressible élan créateur, fait de joie et d’enthousiasme, explique l’abondance des œuvres les plus inspirées. La musique procède de la Vibration primordiale et se trouve en étroite corrélation avec le cosmos et l’être humain. Elle est initiation à la vie intérieure.

La Tradition relève de l’éternel Présent. À l’origine de toutes les grandes religions, elle est aussi le réceptacle d’une Connaissance « intellective », où Logos et Sophia sont un. Garante du Sacré, elle s’oppose aux déviations, aux syncrétismes sectaires, au dualisme issu d’un rationalisme responsable de la ruine de la pensée occidentale et de la réduction du christianisme à sa seule littéralité.

Par les voies de l’étonnement, de l’émerveillement et de la stupeur, la démarche spirituelle conduit à l’Évidence.


Docteur d’État ès Lettres, Jean Biès est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages et de nombreuses études consacrés aux spiritualités d’Orient et d’Occident.
L’ensemble de cette oeuvre se propose, en la phase particulièrement difficile que nous vivons, de rendre une âme à un monde qui l’a perdue, et de contribuer ainsi à l’urgente préparation de l’avenir.


Pour toute précision, voir notre site :

www.arma-artis.com